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"Nous ne demandons pas aux forces étrangères de se battre à notre place" - Mahamadou Issoufou

"Nous ne demandons pas aux forces étrangères de se battre à notre place" - Mahamadou Issoufou

Niger

Dans un entretien avec le quotidien britannique The Guardian, Mahamadou Issoufou, le chef de l’Etat nigérien évoque sa vision de la coopération militaire entre le Niger et les forces étrangères, qui selon lui, ne devrait en aucun cas impliquer des interventions armées.

Les armées étrangères opérant au Niger devraient se limiter à soutenir les forces du pays, a évoqué dans un long entretien avec le quotidien britannique, The Guardian, le chef de l’Etat nigérien. Une déclaration qui fait écho à l’embuscade d’octobre 2017 qui a été fatale à cinq soldats américains et plusieurs autres nigériens dans la localité de Tongon Tongon, au Niger.

Cette affaire a créé la surprise générale tant elle montrait l’ampleur de la présence militaire américaine au Niger, mais aussi parce que les circonstances de l’opération sont restées floues pendant longtemps. Initialement définie comme une mission de reconnaissance, l’opération a été déviée en mission de capture d’un djihadiste recherché, sans l’aval des autorités nigériennes. Une erreur qu’a plus tard reconnu le Commandement des forces armées des États-Unis en Afrique.

“Nous ne demandons pas aux forces étrangères de se battre à notre place”, a déclaré Mahamadou Issoufou au Guardian. “Nous luttons pour assurer la sécurité de notre pays. Ce que nous demandons à nos alliés, c’est de nous aider à renforcer la capacité opérationnelle de nos forces de sécurité à travers la formation, l‘équipement et les renseignements”, a-t-il ajouté.

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L’Europe doit faire sa part

Onzième pays le plus pauvre au monde, le Niger est confronté à des défis sécuritaires de tout ordre, et de presque tous les côtés de ses frontières – à l’ouest avec le Mali où sévissent des groupes djihadistes affiliés à l’Etat islamique, à l’est avec le Nigeria et la menace Boko Haram, ou encore à sa frontière nord avec la Libye, devenue un carrefour des trafiquants.

Des dangers inhérents à d’autres pays de la zone sahel qui ont conduit à la création de la Force conjointe du G5 Sahel dont le président nigérien est le président en exercice.

“La situation sécuritaire au Sahel est toujours très difficile. Nous sommes confrontés à des menaces très graves, d’abord de la part d’organisations terroristes, mais pas seulement d’eux”, a déclaré M. Issoufou. “Il existe également des organisations de trafic de drogues, de personnes et d’armes. Le G5 Sahel doit donc lutter contre le crime organisé et le terrorisme. Un pays ne peut pas faire face à tout cela seul.

Pour lui, au-delà de l’aspect sécuritaire, c’est bien du développement des pays du sahel qu’il est question. “Pourquoi le terrorisme existe-t-il dans certaines régions du Sahel ? À cause de la pauvreté. La sécurité et le développement vont de pair”, a-t-il assuré, appelant les pays de l’Union européenne à faire leur part pour le développement du continent, ce qui aiderait également à freiner les migrations vers l’Europe.

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Pas de troisième mandat

“Nous devons éduquer les jeunes Nigériens, les former, les soigner, les nourrir. Si nous voulons garder nos jeunes, nous devons faire plus d’efforts pour développer l’agriculture, car c’est ce qui crée beaucoup d’emplois”, propose-t-il.

Autres sujets passés au crible dans cet entretien, un éventuel renouvellement de son mandat présidentiel après les deux prévus par la Constitution ainsi que la situation des droits de l’homme au Niger. Sur le premier, le président nigérien reste ferme, il ne fera pas de troisième mandat. Quant à l‘état des libertés dans son pays, Mahamadou Issoufou rassure qu’il n’y existe aucune dictature.

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“Il y a deux choses que vous devez éviter. Premièrement, l’anarchie dans un pays, deuxièmement, la dictature. Dans un pays, c’est quoi la démocratie ? Ordre et liberté. L’ordre sans la liberté est une dictature. La liberté sans l’ordre est l’anarchie”, a-t-il martelé.

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